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Lettres aux absentes

15 octobre 2008

Ne me dis pas qu'il faut sourire.

(Ne restent que les bribes d'un passé sous lequel je ploie.)

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8 octobre 2008

Anéantie.

Un soir, au comble du mutisme. Anéantie. C'est cru je sais. Mais je suis vide ce soir. Vide d'espoir. De pleurs. De mots. Envie de leur crier que non je ne souris pas vraiment. Que non je ne suis pas amusée quand elles me rient au nez. Car c'est ce qu'elles font. J'en suis sure que tu sais combien ça peut faire mal. Mais le supposent-t-elles seulement ? Que leurs piques peuvent faire mal. Je veux partir. Vite. Me saouler. A tous prix. Et je repense à l'égoïsme dont je ferais preuve rien qu'en y pensant. A La Grande Ville. Mais cette grande ville est-elle réelle ? Ou n'est ce qu'une partie de moi qui voit en l'absence de vie un bonheur infini ? Mal heureuse. J'écris mal ce soir. Oh que cela est laid. Mais la force me manque pour faire face. La volonté c'est enfui à pas de loups. Ce soir la lumière est morte.

Melle B.

7 octobre 2008

You cut her hair (l)

Tout de suite, là, elle voudrait juste pas pleurer pour retenir le noir de ses yeux, glisser de sa chaise qui tourne & s'étaler sur le parquet, sans bruit, appuyer de toutes ses forces ses pieds froids contre le sol & puiser un peu de vie. "& on rira.." Dans cette ville où on s'enfuit, se peut-il qu'elle perde sa rancœur? Son désespoir. La détresse qui l'encombre, comme un enfant trop lourd qu'on voudrait poser à terre, les efforts immenses qu'elle déploie pour prouver qu'elle est là, bien là.. Mais peut-être qu'elle ne vit que pour cet instant, cette ville, entendre sonner les vingts-quatre coups sous la lumière des trottoirs.. Tout de suite, là, elle se dit que c'est trop tard.

3 octobre 2008

La Grande ville. Ne t'inquiète pas. On partira.

Mes bonnes résolutions évanouies, je me laisse m'enfoncer dans un profond état de léthargie. Je m'évade à penser que l'herbe est toujours plus verte chez le voisin. Et je rêve d'un départ. La fuite. Fuir cette ville que je connais sur le bout des doigts. Monter dans un train en marche. Et partir. Te rejoindre. Te kidnapper. T'emporter dans mes bagages. Sans payer nos billets. En frode. Clandestines qui s'envolent pour La Grande Ville. Celle-ci même qui vit tant sous la lumière artificielle de la nuit que sous les rayons lumineux du doux soleil de Novembre. Voguer dans des rues inconnues. Redécouvrir la joie du premier regard. Croiser les pensées des passants. On sera bien. A en oublier de se nourrir. On échangera nos effluves de cigarettes. Et, dans un quartier mal famé, on s'installera à la nuit tombée, sur les hauts tabourets d'un bar. Se souler. Vodka, Tequila, Champagne. Se sentir de la race aristochratique. Laisser parler nos âmes sans contraintes. Se confier à l'homme qui nous remerciera de faire vivre son café. Se laisser aborder par les mendiants qui ont l'âme en peine. Leur donner ce qu'il n'ont plus en échange de quelques sous. Se sentir sale d'avoir donner l'amour. Puis aller dans un parc, comme tu aimerais, marcher pieds nus dans l'herbe humide d'une nuit d'hiver. On aura froid. On en rira. La Grande Ville sous un nouveau jour se réveillera à l'aube. Et passer avec toi ses journées. Et se cacher pour ne pas être retrouvées. La peur du retour nous tordra les tripes. Mais on restera là à regarder les passants qui ne nous connaitrons pas. Et on rira.

2 octobre 2008

Facile : les filles des maux.

L'expérience de l'absence. J'avance depuis ce matin. Je me perds dans les rues encore sombres de cette ville que je connais trop peu. Mes cheveux m'aveuglent. Tout à l'heure, je traverserai le parc & l'herbe gorgée d'eau, pieds nus, je laisserai le froid me pousser à avancer, encore, plus avant, il pleuvra, peut-être qu'il pleuvra, c'est une probabilité qui me laisse indifférente mais qui m'effleure l'esprit, l'espace de trois secondes je manque heurter quelqu'un. J'ai les idées floues. A la surprise des passants j'oppose un regard dur, lourd comme le ciel de traîne que je sens peser derrière mon dos; je détourne un peu la tête, mon nez coule, il est six heures, le froid appuie sur mon corps comme s'il voulait que je m'écroule, je voudrais bien. Je voudrais bien m'asseoir en tailleur sur le trottoir, adossée à une maison, tirer sur les manches de sa chemise pour me couvrir plus & allumer ma clope. Au lieu de ça j'avance. Vers la gare. Folle de croire qu'il n'en a pas bougé. Je regrette de n'être jamais sortie si tôt. Les maisons s'éclairent sur mon passage, je voudrais penser que j'y suis pour quelque chose. J'avance. La passerelle vers la gare est interminable, & laide. La circulation est presque inexistante. Je me plante sous le panneau des trains au départ avec l'espoir absurde que le sien soit toujours là. Non, bien sûr que non. Il ne m'a pas attendue. Alors je m'allonge en travers d'un siège. Les pieds nus sur la housse délavée. Un caramel a fondu dans ma poche, je le pose sur ma langue. C'est doux. J'attends. Les vitres du hall de gare sont sales, ternes. Le soleil plus tard fera voler la poussière. J'attends. Je forme un tas de probabilités, sa chemise collée à ma peau. Besoin d'eau où le manque se noiera, peut-être qu'il pleuvra.

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30 septembre 2008

La Maladroite du Bonheur

Les films au ralenti. Je tourne ma vie. La tourne et la retourne. A m'en donner mal au coeur. Un scénario sur la tienne. A quand ce bonheur heureux et béta que je te prédis? A quand La Vie ? On n'en rigole. Ces rires dénués de tous sens. Hystériques. Pourquoi être heureuse ? On n'est pas bien là ? Avec notre amie la solitude qui nous tend ses bras tout froids ? Glacials. Et je grelote de trop pleurer. Je suis bien. -Il- me l'a dit. "Ca te plaît d'être malheureuse en fait." Et oui je suis de ces pauvres filles qui se plaisent à souffrir... Crétin. C'est pas vraiment qu'on s'y plait, hein ? Seulement, peut-on faire autrement. On fait avec ce qu'on a, n'est t'il pas ? Répondre que oui j'aime à souffrir. Idiotie. Si il savait ce qu'-Il- m'a fait mal. Quoique, je lui ai largement rendu la pareille. Enfin. Si on peut appeler vengeance chose dont je souffre autant que lui. Mal être de faire souffrir. Encore une preuve que j'aime à être mal-heureuse. Mais être malheureuse, c'est être heureuse en quelque sorte. Etre une Maladroite du Bonheur. Ca sonnerait presque bien tiens. Les Maladroites du Bonheur, assise à un café, bâton de nicotine en main, drogues liquides brûlants nos papilles, et mangeant des fleurs. Ce serait ça notre bonheur. Dans le silence. A regarder le temps des moussons au coeur de nos iris. Ecouter ces chansons oubliées. Et voir passer dans tes yeux le film de nos vie. Au ralenti.

Melle B.

30 septembre 2008

( Rester debout mais à quel prix )

C'est comme retrouver une chanson qu'on a aimée passionnément, il n'y a pas si longtemps, & qu'on a laissé tomber dans l'oubli. C'est comme ce sourire en coin des vieux amis qui se croisent quand ils arpentent les rues. Ou les films au ralenti qu'on se fait sur les gens, assis à l'arrière d'une voiture. Un bon jour. J'interromps vingt-quatre petites heures ma chute & prendre le temps d'ouvrir mes yeux sur le Monde autour. C'est triste, non. Je trouve que c'est triste. J'ai des envies toutes simples à en manger les fleurs; abîmer ma peau dans un bain trop long, trop chaud & puis beaucoup, beaucoup trop froid, des envies à en friper mes mains, tout ça. & puis aussi, je voudrais boire des thés, plusieurs, aux terrasses quand j'ai les joues toutes rouges à cause de l'air qui mord, & que tu sois assise en face, toi tu parles & moi j'écoute, te voir finir ton café. C'est fou, non. Je trouve que c'est fou. Je voudrais juste pas être heureuse. Me donner toute entière à la nostalgie oui, aux jolies photos qui débordent de mer, aux carnets déchirés dans les coins qui resurgissent si je les cherche pas. Relire, sans me presser, & serrer contre moi mon coeur tout pincé. Je voudrais juste pas être amoureuse. Mais allumer la radio, étirer les lèvres de ce sourire bête que je réserve aux chansons que j'ai aimées passionnément, il a quelques temps, & que j'oublie exprès pour le plaisir de les retrouver. Pas amoureuse, tu vois, pas heureuse.

29 septembre 2008

Sans compter les absents qui me reviennent dans mes nuits.

Il y en aura toujours pour hurler au monde, fenêtres & coeurs grand ouverts, pour claquer les portes sur leurs espoirs laissés derrière. Quand je pense, B., que je pourrais faire comme les autres, & rendre à mes yeux secs leur chance de se vider. Comme une fatigue d'être trop fragile, trop faible pour avancer. Ne m'en veux pas, je déborde d'émotions à décrire mais en moi tout est froid. Il a fallu que j'attende ce mois, ce jour, ces vingt-quatre heures dernières pour que les mots "j'ai déserté ma vie" prennent le sens que j'aurais toujours voulu leur donner. Tu comprends, une absence à laquelle rien ne remédie. Un point final qui se fait désirer.. J'ai déserté ma vie.

29 septembre 2008

Et les flots aux rétines

Tu pourras dire ce que tu voudras. Je sais qu'ils sont là. Qu'ils ont faim même. Et qu'ils attendent de bondir sur le premier appat que tu mettras devant leurs lettres. Et s'écoulera sur le papier -ridé d'eau salé d'attendre ce moment- l'encre des lettres de tes mots. Mais que dis-je, s'aligneront les lettres tapotées bruyament sur le clavier. La fille des mots. L'absente et sa résurection quoi. Parce que ces mots là me manquent. Tu sais ? Mais bien sur que tu sais. Tes mots. Ceux qui s'en mèlent. Ceux qui s'emmèlent aussi. Ceux qui me demandent un effort surhumain pour garder ces glaçons salés que j'ai en moi. Des poches pleines. Et gelées. Comment te dire que tout est noir, comment j'ai peur, comment j'ai froid autrement qu'ici bas. Mais tes mots résonneraient tellement mieux. Ils savent décrire voluptueusement ces sentiments qui se révèlent être poignants et déchirants. Tu sais, ceux-là même qui font assez mal pour sentir s'épancher leur douleur des mois durant...des années durants ? Fais moi confiance. Je t'en prierai si seulement je croyais en quoi que se soit, si ce n'étais même qu'en moi même. Mais non. Alors je ne prie pas. Je ne supplie pas. Aide moi tout du moins à développer l'idée de l'autobiographie de l'Absence Incarnée.

Melle B.

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